Le dix sept mars deux
mille treize, je recevais un coup de fil du docteur Papy Kabwika
Kabemba qui était au dernier mois de son training médecin dans la zone de santé
de Watsa, me promettant qu’il viendrait me voir les après midi.
Après une longue,
fatigante et stressante journée de travail, je partis me reposer dans ma
chambre qui était à environ dix mètres de mon cabinet de la Clinique paradoxe.
Pendant que j’ai dormais,
j’ouïs mon téléphone sonné, je me réveillai de mon sommeil, je décrochai
l’appel et, c’était le commissaire Josué Sambalala, commandant second de la
police nationale congolaise détachement de Kibali gold mining, qui me demandait
si je connaissais le docteur du centre de santé de Moku.
Je lui répondis bien sûre,
il me dit qu’il est décédé; sans terminer la conversation, je criai incroyable,
incroyable, incroyable et mon téléphone
tomba tel une pomme du haut du pommier et je commençai à pleurer, puis je me ressaisi
et rappelai le lieutenant pour lui demander de quoi était-il mort? Il me
répondit :<< accident de circulation routière>>,
je sorti de ma chambre et annonçai la nouvelle à l’ingénieur Milambo mon
cousin.
Ensemble, à bord d’une
moto nous partîmes pour Watsa pensant que la dépouille mortelle était là,
malheureusement lorsque nous arrivâmes chez docteur Hilaire Lisimo, médecin
directeur de l’hôpital général de Watsa, nous trouvâmes une marée humaine avec
visages angoissés par cette mort inopinée d’un jeune médecin.
La nous apprîmes que l’équipe
médicale de Watsa était partie récupérer le corps à moku et tout le monde
attendait son arrivée.
Vers vingt une heure, nous
eûmes un message précisant la délocalisation du lieu de deuil, de chez docteur
Hilaire au bâtiment du district sanitaire, nous nous installâmes là attendant l’arrivée
du corps, et vers vingt deux heures j’entendis l’ambulance qui sonnait sans
cesse, et d’un coup nous commençâmes à pleurer.
Presque quatre vingt dix
pour cent de personnes se demandaient pourquoi la mort ne fait pas bon choix.
Lorsque l’ambulance entra,
je vis docteur Papy Kabwika dormant, pour moi je pensai qu’il allait se réveiller
à quatre heure.
Aux environ de vingt trois
heures, docteur Hilaire arriva avec un bidon rempli de formol, et il
demanda a l’assistance de dégager la salle.
C’est alors que docteur
Nicolas et les autres médecins entrèrent habillés en tenues de chirurgie, et
moi pris par l’émotion je ne parvins pas rejoindre cette grande équipe
médicale, ils travaillèrent jusqu’à deux heures du matin.
La même nuit, un compromis
fut trouvé entre la famille et docteur Hilaire que le corps devait être
rapatrié à Kisangani, par quel moyen et par qui? L’on ne savait pas encore.
A cinq heures du matin, le
docteur Kulidri, médecin de district haut Uélé ordonna qu’on amenât le corps à
bord du véhicule du district sanitaire, et moi je décidai d’accompagner ce cortège
jusqu’à Kisangani.
A quatre je m’attendais
que le docteur Papy allait se réveiller, voir et compter les frères et sœurs qu’il
avait eu dans sa courte carrière.
Très tôt le dimanche
matin, le chauffeur du district sanitaire haut Uélé Est parti se ravitailler en
carburant et revient vers sept heures, nous commençâmes le voyage à cinq;
moi, l’administrateur gestionnaire du district sanitaire, Ir Milambo,
Alain Mukuna qui était venu de Moku.
Lors que nous arrivâmes à
durba, je dis au revoir à mes infirmiers et à leur tour me présentèrent
leurs condoléancés les plus émues.
Au bout d’une heure et
demie de voyage, nous atteignîmes Makoro, lorsque nous arrivâmes à l’hôpital, docteur
Georges Mutuale était à côté de la jeep de la paroisse, et son épouse était
dedans.
Lorsqu’il me vit, il
courut vers moi pleurant et me dit qu’il était sur le point d’aller à Watsa,
faisons alors route ensemble car croyant que le deuil devait se faire à Watsa.
Je lui répondis que
la dépouille mortelle était dans le véhicule et il devait sans tarder
faire route avec nous; impossible de résister il fit vite ses bagages, et vers
dix heures nous partîmes de makoro en direction de Bunia.
En cours de route, presque
dans chaque village, les villageois émus, présentèrent leur condoléances
les plus attristées, certains demandèrent pourquoi la mort devait
prendre si tôt, une personne si importante? Et je répondis que ce messager n’a
jamais eu tort dans son choix.
Vers dix neuf heures, nous
arrivâmes à Bunia, ville au paysage splendide, chef lieu du district de l’ituri,
craignant l’insécurité, nous décidâmes de dormir a l’hôtel TAKE BEYA, ou nous reçûmes
la visite de consolation de l’ingénieur Faustin Mbayo et du vieux Nkolomonyi.
A cinq heure nous partîmes
de Bunia vers Komanda, nous y arrivâmes vers huit heures, certains
membres de la communauté songe qui nous attendaient à la route, nous consolèrent,
encouragèrent et remercièrent pour ce sacrifice que nous avions fait de
ramener le corps du docteur Kabwika.
Entre Komanda et Mambasa
docteur Georges eut des nausées, vomit et fit même la fièvre, pas de médicaments,
pas de matériels, incapables d’agir, je le surveillai jusqu’à l’hôpital général
de mambasa, ne connaissant pas le lieu, nous nous dirigeâmes vers une porte qui
était ouverte, c’était le bureau de l’administrateur gestionnaire, jeune dame,
qui nous reçu avec gentillesse.
A son tour, elle nous
conduisit jusqu’au bureau du directeur de nursing qui parti informer le médecin
traitant qui faisait son tour de salles avec une trainée d’infirmiers et
stagiaires comme les catholiques faisant le chemin de la croix.
Ils administrèrent les médicaments
anti vomitifs, anti malaria et posèrent une perfusion de ringer lactate.
Lorsque la perfusion fut terminée,
nous continuâmes notre long et pénible chemin, ce fut un voyage sans panne du véhicule
et au lendemain matin nous voici arrivés très tôt le matin à Kisangani, boyoma
singa mwambe.
Au niveau de la mosquée
centrale, nous rencontrâmes une équipe qui nous attendait, pour nous
montrer ou devait se tenir le deuil.
Deux groupes, pour les uns
il fallait que le corps aille tout droit à la morgue de l’hôpital général,
tandis que pour le corps devait arriver d’abord à la maison.
Convaincu de l’efficacité
de la formolisation réalisée par docteur Nicolas et son équipe, j’ordonnai au
chauffeur d’amener le corps jusqu’à la maison.
Lorsque les gens qui
attendaient depuis deux jours notre arrivée, virent le véhicule, je peux dire
que c’était la première minute du deuil de docteur Kabwika qui marqua l’horloge
de l’angoisse, des pleurs, des cris voire de pertes de connaissances nous accueillirent
dans la parcelle.
Nous passâmes cette journée
en train d’expliquer aux gens les circonstances de la mort ainsi que
notre voyage.
Cette mort m’appris encore
à bien soigner mes relations, à compter sur Dieu seulement, car si ca dépendait
de médecins du territoire de watsa, notre confrère ne serait pas mort.
Comme meurt un charetier,le medecin aussi,devant la mort pas de rangs sociaux
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